« Boteh » est un mot persan signifiant arbuste, buisson de fleurs. Sa forme évoque la frondaison d'un cyprès ou bien une goutte dont l'extrémité supérieure est parfois plus ou moins repliée. Ce motif trouve ses origines en Perse, sous le nom de « boteh jegheh » durant l’âge d’or Sassanide, une dynastie zoroastrienne des premiers siècles après JC. Ce vaste empire s’étend des rives de la Méditerranée jusqu’à l’Afghanistan actuel pendant plus de quatre siècles. Le boteh s’inscrit alors tant sur les insignes royaux, les textiles que dans l’architecture.
L’immense diffusion du « boteh » s’explique par l’influence culturelle des Sassanides, mais aussi par la forme première du motif sujette à de multiples interprétations selon les civilisations qui le reçoivent. Nous l’avons vu d’abord frondaison de cyprès chez les Sassanides, mais aussi bouquet de fleur, palme, larme inversée, amande, bourgeon, certains y voient même une moitié de yin yang, avant de prendre des formes très stylisées et géométriques. C’est toutefois en Inde que le motif va prendre une grande ampleur avec les châles de Cachemire appréciées puis imités par toute l’Europe au début du XVIIIe siècle.
Du fait de son importance et de son énorme diffusion, il reste l'un des rares éléments à avoir été et à être encore utilisé indifféremment dans le champ et dans les bordures, aussi bien comme élément principal du décor que comme motif annexe ou même de remplissage.